VIVIPARES (Posthume) au Théâtre de la Bastille.

Prenez cinq actrices, mettez-les dans un garage et demandez-leur d’inventer des histoires, de mourir, de ressusciter, de s’affranchir de la question du genre ; demandez-leur de se « foutre » des conventions, des figures de notre imaginaire collectif et de les détourner de manière féroce : vous obtenez Vivipares (posthume), un diptyque excentrique et délirant qui exhume, pour les réinventer, quelques mythologies contemporaines.

Tout est dézingué dans cette pièce burlesque et abracadabrantesque. Et en rendre compte est déjà une trahison de l’esprit fantasque et anti-conventionnel qui traverse la représentation. Serait une mise au pas de l’envie radicale de cette troupe de femmes hyperactives de se désaliener des conventions et des règlements.  On y casse les icônes David Bowie, Charles Bukowski, Judy Garland,  les codes du théâtre, la Comédie Française, la Cerisaie de Tchekhov ou les idylliques paysages suédois.

Cinq comédiennes débarquent sur scène avec une ardeur contagieuse, on crie son texte, on hurle sa plainte ou sa colère. On clowne le quotidien. A la faveur de la réincarnation en chien de l’enfant lourdement handicapé que David Bowie et Charles Bukowski ont eu ensemble une comédienne étonnante sera ce chien aboyant et galopant sur le plateau défiant les spectateurs.

Ça pétille et avec ces comédiennes au talent et à l’implication inouïe le public palpite.

Le spectacle impossible à saisir tout à fait parcourt les inquiétudes de cette génération qui est née alors que déjà des espèces ont disparues, que la mondialisation est installée que la mascarade bourgeoise, ne résiste plus à sa propre duperie. Qu’il faut tout réinventer.

Grâce à une troupe incroyable et un texte hors du commun, la pièce est un moment de jubilatoire jeunesse et de pétillante intelligence, en arrière plan et en bonus une mise à plat décontractée de la différence des  sexes qui renvoie les « gender theories » à leurs désincarnation conceptuelle.

 

 

Avec Adrienne Winling, Sabine Moindrot, Élise Marie, Maëva Husband, Louise Belmas

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