Cette pièce constitue une adaptation remarquable de la fameuse comédie de Molière, réinterprétée avec finesse par le Théâtre de Kunqu du Nord.

Elle transcende la simple mise en scène pour offrir une profondeur philosophique et esthétique, révélant ainsi la richesse de la tradition théâtrale chinoise tout en respectant l’esprit du classique français.

L’intrigue, centrée sur Maître Ba, un usurier avare, et ses relations familiales et amoureuses, est portée par une narration empreinte d’humour discret et de poésies, évoquant la vision confucéenne, taoïste et bouddhiste de la nature humaine. La pièce illustre brillamment comment l’attachement à l’argent et à l’égo nuit à l’âme, proposant une réflexion sur l’illusion des désirs terrestres, en écho aux grands courants philosophiques1Selon le confucianisme, la nature humaine est fondamentalement bonne. Selon le taoïsme, elle est ni bonne ni mauvaise, et selon le bouddhisme, elle est instable et dépendante des circonstances.
À travers le récit du trésor caché, perdu, recherché et finalement le grand détachement, la pièce met en lumière l’avarice de Maître Ba pour l’argent, son amour avare pour ses enfants, ainsi que sa cruauté envers ses serviteurs. En utilisant l’argent comme révélateur et la vie et la mort comme miroir de l’âme, l’histoire illustre comment l’attachement excessif à « l’emprise de l’ego» est la source des souffrances humaines. Au final, tout s’évapore dans le néant, délivrant ainsi un message d’éveil et de réflexion sur l’illusion des désirs terrestres.
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Ce qui frappe en premier lieu, c’est la beauté esthétique de la mise en scène. Les gestes, lents et précis, rappellent la danse, tandis que la musique traditionnelle enveloppe l’ensemble dans une atmosphère presque onirique. Les costumes soignés en soie et broderies, et le décor minimaliste évoquant un univers suspendu, transportent le spectateur dans un autre temps, entre rêve et peinture ancienne. La douceur, la suggestion et la poésie émanent de chaque détail, créant une expérience sensorielle délicate.

L’intégration de l’esthétique poétique chinoise et de l’humour subtil permet à cette adaptation de réinterpréter l’œuvre de Molière avec une modernité inattendue. Le théâtre est un pont entre les cultures et les époques.


Équipe artistique:

Production:Fengyi Yang
Programmation:Minglei Sun
Réalisation:Tianshuai Shao
Producteur : Wenzhen Cao
Adaptation théâtrale:Yan Wang
Mise en scène:Jingwen Luo
Direction artistique : Hongliang Li
Composition : Xiao Xing
Costumes:Wenbao Qin / Yu Lin
Création lumière:Hongqiao Long
Interprétation :Nuan Zhang / Longsheng Cao/ Yuanyuan Zhang/ Heng Liu / Jianqiang Yang / Yi Wang / Xin Li
Musique:Yukun Zhang / Chuang Wang
Régie:Ruowang Pan / Xuemin Li /Zhixin Qi / Nan Li

vu le 10 juillet au théâtre de la  NOUVELLE ÉTINCELLE, Avignon

Langue principale : mandarin  Surtitrage : français

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    Selon le confucianisme, la nature humaine est fondamentalement bonne. Selon le taoïsme, elle est ni bonne ni mauvaise, et selon le bouddhisme, elle est instable et dépendante des circonstances.
    À travers le récit du trésor caché, perdu, recherché et finalement le grand détachement, la pièce met en lumière l’avarice de Maître Ba pour l’argent, son amour avare pour ses enfants, ainsi que sa cruauté envers ses serviteurs. En utilisant l’argent comme révélateur et la vie et la mort comme miroir de l’âme, l’histoire illustre comment l’attachement excessif à « l’emprise de l’ego» est la source des souffrances humaines. Au final, tout s’évapore dans le néant, délivrant ainsi un message d’éveil et de réflexion sur l’illusion des désirs terrestres.

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