Disons le nettement, la vie de Jérémie Graine est une tragédie, une succession de malheurs si régulière qu’elle en devient comique. Dès sa naissance, il sent les doigts glacés, fourchus, griffus et poilus de la mort sur son tout petit cou (tout petit parce que c’est un bébé. Il ne s’agit pas d’une malformation). Les chirurgiens l’ouvrent en deux comme un poulet, posent un gros bouchon en plastique sur le trou qu’il avait dans le cœur et le condamnent ainsi à connaître la vie avec sa cohorte d’humiliations, de souffrances et de repas à la cantine scolaire. Ses parents lui donnent le nom d’une douleur physique et comme si cela ne suffisait pas pour détruire définitivement son équilibre psychologique, il obtient son bac à 14 ans.
Dans son nouveau spectacle, Jérémie Graine nous invite à une immersion dans les méandres de son inconscient torturé, à travers une galerie de personnages détraqués, sur les chemins de l’apaisement et de la réconciliation avec soi-même. Mais avec du second degré parce que se prendre au sérieux, c’est mal. Au passage, il dresse le portrait des impartiales Agences de notation si respectueuses du capital humain ou des rapports un tantinet compliqués de l’Église avec l’homosexualité.
Un de ses personnages, un alter ego, certainement le plus captivant pour nous est l’acteur casté pour travailler avec le
grand Spielberg. Il nous tient le récit de tout ce qui traverse naturellement sa psyché, entre peur de vaincre et peur de décevoir, comme un compte-rendu d’une bonne tranche de psychanalyse. En filigrane on se souvient du texte de Freud[1] sur ceux qui échouent devant le succès. J’ai compris que pour être parfait il fallait que j’accepte mon imperfection, commence-t-il pour à la fin de la scène, à la fin d’un combat imaginaire avec son double surmoïque, se confronter à cette imperfection, à ce manque là, à sa peur. Après un temps de doute où il regrette d’avoir accepté le rôle, après avoir fait le rêve d’en mourir même, il laisse ce diable en lui fondre et disparaître dans une énième tentative de le déstabiliser : Je sens ton odeur, l’odeur de la peur !
Mais Jérémie n’a pas peur, du moins pas trop, du moins pas plus que nécessaire. Pas simple. Mais Jérémie aime t’il ce qu’il clame : la simplicité?
Bio extraits
télévision
- 2013 ZONE PARANORMALE – Jonathan Kluger – Erick Fearson
- 2011 QUAND ON EST CAMIONNEUR -VERY BAD BLAGUES SUR DIRECT 8 – Jonathan Barré/Le Palmashow – L’homme gay
- 2011 QUAND ON EST APÔTRE -VERY BAD BLAGUES SUR DIRECT 8 – Jonathan Barré/Le Palmashow – L’apôtre Philippe
- 2007 BATMAN- DIFFUSÉ EN 2011 SUR DIRECT 8 (LA FOLLE HISTOIRE DU PALMASHOW) – Jonathan Barré/Le Palmashow – Le Joker
- 2007 LE JUGE EST UN ROUX – Jonathan Barré/Le Palmashow – Le psychopate
- court métrage
- 2012 SPAGHETTI MAN – EVE DUFFAUD – le petit ami
- 2012 LE SYNDROME DE LA MOUCHE – Mauro Di Flaviano – Jérémie
- 2011 MOI, C’EST JULIEN – Kristina Wagenbauer – Julien
- clips
- 2011 RELAX MY BELOVED (ALEX CLARE)-CLIP OFFICIEL – Clément Deneux – L’homme
théâtre
- 2013 TULIPOMANIA (Collectif) – Jill Christophe
- Kulturfabrik – Luxembourg
- 2013 JEREMIE GRAINE A L’ETROIT DANS SA TETE – Jérémie Graine – Coll. Art. Aurélie Bouquet
- Théâtre des feux de la Rampe, Kibélé
- 2011 LOVE (REPRÉSENTATIONS EXCEPTIONNELLES) (Murray Schisgal) – J.Boyé
- Ciné 13, Vingtième Théâtre
- 2011-2010 LE BOURGEOIS GENTILHOMME – (Molière) – D. Leduc
- Théâtre Comedia,Théâtre de Paris, Porte St Martin
- 2011-2010 IL ETAIT UNE FOIS… ET APRES : (Mehdi Dumondel) – V.Sanchez
Tournées
- 2009-2008 LES FOURBERIES DE SCAPIN (Molière) – Patrick Bricard
- Théâtre du Gymnase
- 2009-2008 LE DIABLE EN PARTAGE (F.Melquiot) – J.Boyé
- Théâtre de Vanves, théâtre 12, Espace Icare
- 2007 ISABEL AU BOIS DORMANT (Christian Grau-Steff) – C.Simon
- Théâtre du Gymnase
- 2007-2004 LE CAFE DES JOURS HEUREUX (J.Boyé) – J.Boyé
- La Voix Off (Prix d’interprétation au festival de Maisons-Laffitte)
- Théâtre 13 ; Théâtre du Roseau : Festivals
- 2007-2006 LES FOURBERIE DE SCAPIN (Molière) – R-A.Albaladejo
- Sudden théâtre, Lucernaire
- 2007-2006 LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE (Shakespeare) – J.Milo-Chasseigne
- Sudden théâtre
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[1] ” Quelques types de caractère dégagés par la psychanalyse ” Sigmund Freud, traduit de l’Allemand par Marie Bonaparte et Mme E. Marty, 1933
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