Plus de 25 pièces de théâtre, de très nombreux poèmes, des articles sur le théâtre, l’œuvre d’Ibsen reste aujourd’hui souvent méconnue même si certaines de ses pièces sont régulièrement mises en scène. Pourtant dès leur parution, les écrits d’Ibsen déclenchèrent l’enthousiasme de ses contemporains et notamment de Freud et des analystes de sa génération, Rank, Ferenczi, Jung, Groddeck, Reich, Steckel, le pasteur Pfister, qui virent dans la dramaturgie du poète un théâtre de l’inconscient, susceptible d’éclairer les balbutiements de la psychanalyse.
Henrik Johan Ibsen (1828-1906) est un dramaturge norvégien
Ces œuvres les plus connues sont Une maison de poupée, Le Canard sauvage (monté l’année dernière à La colline par Braushweig), Rosmersholm, Hedda Gabler. Hostile aux partis cléricaux et au traditionalisme de la monarchie norvégienne de son temps, il est souvent vu comme un libéral en Norvège Internationalement reconnu, Ibsen est célébré comme le père du théâtre norvégien. Sa dernière pièce, Quand nous nous réveillerons d’entre les morts, est créée à Stuttgart le 26 janvier 1900. Victime d’une première attaque cérébrale la même année, il meurt le 23 mai 1906. Une maison de poupée est une critique acerbe des rôles traditionnels des femmes et des hommes dans le mariage. Écrite en 1879, Une maison de poupée provoqua un scandale, dès les premières représentations en Europe. La pièce fut interdite en Angleterre, en Allemagne car il était inadmissible de montrer le mariage sous cet angle et encore moins d’imaginer un tel portrait de femme, quittant mari et enfants.
L’intrigue : Emprunter, mentir, falsifier des signatures, c’est tout ce que Torvald Helmer, employé de banque, condamne. C’est pourtant ce que sa femme Nora a fait en cachette pour qu’il puisse se soigner. Elle a presque fini de rembourser sa dette quand Torvald Helmer est nommé Directeur. Il décide alors de renvoyer le commis Krogstad, en raison de son passé douteux. Or, Krogstad n’est autre que le créancier de Nora. Pour se défendre, il vient faire du chantage sur cette dernière en la menaçant de tout révéler à son mari. Au même moment arrive Madame Linde, ancienne amie de Nora et ancienne maîtresse de Krogstad. Femme seule, elle vient demander une place dans la banque de T. Helmer.
Nora fera tout pour déjouer les intentions de Krogstad malgré les conseils de Madame Linde qui l’incite au contraire à tout révéler à son mari.
La maison de poupée se transforme peu à peu en un huis-clos suffocant. C’est donc asphyxiée, acculée à se dénoncer, que Nora se livre à son mari. Hors de lui, ce dernier se révèle être non plus le mari protecteur mais l’homme blessé. Dans ce monde bourgeois, il veut malgré tout sauver les apparences.
Mais Nora est passée du côté de la vérité. C’est donc sa vérité de femme, libre et forte, qu’elle assumera en quittant le domicile conjugal.
La représentation sera suivie d’un débat avec la troupe et la salle animé par Emmanuel Brassat et David Rofé-Sarfati. –
Invitée discutante Francoise DECANT, auteure de L’écriture chez Henrik Ibsen, un savant nouage, Accueil du réel et problématique paternelle. Essai psychanalytique chez ERES 2007
Réservation conseillée au tarif du collectif de 14 euros ici :
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