“9” au théâtre 13/Seine le Samedi 18 Mars 2017 à 20h00.

 infos pratiques 

Sans titre

Samedi 18 Mars 20h00, Théâtre 13, 30 rue Chevaleret, 75013 Paris, (métro Bibliothèque François Mitterrand) au tarif du collectif de 17 euro à payer à la billetterie 20 minutes avant le spectacle, réservation recommandée (voir plus bas)

Bord de scène avec Stéphane Guérin et la troupe

Neuf jurés entrent en salle de délibération. Cinq hommes. Quatre femmes. Ce pourrait être vous. Pour en sortir, ils devront juger un gamin promis à la perpétuité. Une nuit en huis clos avec de parfaits inconnus, aujourd’hui en France. Personne ne sera épargné, même pas vous.

pain

Neuf jurés entrent en salle de délibération. Au fond de la scène comme une potence, le cadre de l’ancienne guillotine nous rappelle qui seul dans nos sociétés détient le droit à la violence. Cinq hommes, quatre femmes devront juger un gamin promis à la perpétuité, devront pour cela passer une nuit en huis clos avec de parfaits inconnus. Personne ne sera épargné Chacun sera impacté, personne ne sortira indemne de cette confrontation d’individus où les inconscients, les traumatismes et les conflits psychiques de chacun des jurés exploseront devant nous et avec leurs moments de débâcles vont nous dire beaucoup sur la justice des hommes. la chronique complète  sur TLC 

Commentaires pour le débat

Si la machine judiciaire entretient un lien avec la psychiatrie,  elle ne lui reconnait qu’un statut scientifique et l’expert réduit à sa parole révélée dira si l’acte commis est le fait d’un fou ou d’un sujet “qui a toute sa tête”. L’inconscient est là seulement chez le criminel ou l’assassin, et encore on ne lui reconnait que un acting out  délétère. Le juge ou ses assesseurs sont réputés sans inconscient. Dans la pièce de Stéphane Guérin, chacun des 9 jurés lors d’une réunion de nuit agitée sera confronté à son inconscient. Il devra juger avec ses traumas, son histoire, ses inquiétudes, ses peurs, ses névroses et ses phobies. Mais comment construire son opinion alors? Que devons nous entendre par “intime conviction” ? Faudrait-il mettre un psychanalyste derrière chaque juré. Mais la psychanalyste par nature ne juge pas ! (David Rofé-Sarfati)

Le caché, le secret, le dissimulé des vies de chacun, deviennent visibles, par une sorte de retournement incessant de ce qui est dit, objectif, cru, jugé, supporté, dissimulé.. La vérité est aussi malmenée, il n’y a plus d’évidences quant à ce qui est réel et vrai. Le doute prédomine au-delà des identités sociales ou identifications de chacun, des croyances, des opinions, Non seulement le réel est difficile à saisir, à percer, à supporter, il expose à l’effroi, mais aussi chacun est pris dans sa propre singularité subjective quant au vrai, au réel et au juste. De plus des personnes de condition sociale et d’expériences différentes se voient soudainement mêlées et confrontées, exposés ensemble au crime, à la justice, à la production de la vérité. C’est une expérience sociale pas ordinaire que le huis clos exaspère, amplifie, car ils sont obligés de se confronter les uns aux autres sur tous les plans. La pièce est donc éminemment philosophique : justice, vérité, réalité, sens commun, pouvoir de juger, socialité, passions.Quant à la notion d’intime conviction, elle en appelle à beaucoup de choses, effectivement : le secret du rapport au vrai, le fait que juger engage toujours le secret du sujet pensant humain, l’autre scène comme le lieu caché de la vérité et du jugement Le facteur de vérité, sa cause, ne peut se dire, il (elle) relève d’un rapport « intime » du sujet à ce qu’il juge qui implique que la vérité quant au réel se décide mais ne puisse se démontrer, elle est dérobée  L’intime conviction, c’est la vérité en tant qu’elle est cachée. (Emmanuel Brassat)

A débattre, donc.

=======================================================================

La représentation sera suivie d’un débat animé par Emmanuel Brassat (ebrassat@noos.fr) et David Rofé-Sarfati (Davidrofesarfati@gmail.com) avec la troupe et la salle.

Réservations

Réservations ici, on payera à la billetterie du théâtre 13, 30 Rue du Chevaleret, 75013 Paris,  30 minutes avant le spectacle au tarif de l’Autre Scène : 17 euros.