Gilles Granouillet a écrit un texte fantastique sur la folie d’un homme qui rêve de grossesse. Il met en scène ce texte à l’Artéphile. Xavier Béja et Francois Font, les interprètes, y sont incroyables de vraisemblance. Le conte nous captive.
Un homme se présente devant son médecin de famille pour des problèmes intestinaux. Le problème persiste et la situation prend des proportions inattendues. Nous voila embarqués dans une histoire loufoque où chaque phrase coupée au couteau assure le rythme du drame, un drame humain pour un homme en demande de dignité.
La scénographie géométrique tente de cadrer le délire mais rien ne saura sauver cet homme percuté par l’idée de sa propre féminité de la longue pente du délire.
Le transformiste a vécu sous la coupe d’un père dominateur, puis d’une femme qui ne lui laissait pas sa place de père. Il se travestit. Il se transforme au fur et à mesure de l’histoire, mais il ne s’agit pas d’une transformation sexuelle. Il se déguise en femme pour assumer son délire de grossesse. Dans le monde de la réalité, le transformiste ne serait qu’un psychotique paranoïaque interné ou en camisole chimique. Mais le texte -magnifique- de Granouillet est plus optimiste. Dans et par son délire le héros, émouvant, attrape petit à petit sa réelle identité.
La poésie du geste et le jeu admirable des deux immenses comédiens fabriquent un moment rare et édifiant.
Le transformiste
16H00
ARTÉPHILE
5 bis, rue Bourg Neuf
84000 – Avignon –