Zeus, reconnu comme le roi des dieux se querelle sans cesse avec Hadès et Poséidon. Pour tromper leur ennui, pour agrémenter leur querelles, pour assurer les sacrifices ils ont créés les Hommes, des Hommes condamnés à faire la guerre.
Nous sommes au temps des héros, des hommes de la race de bronze. Ces hommes, pas encore ceux que nous connaissons, sont déchus après les races d’or et d’argent; ils se nourrissent d’animaux tués et sont obsédés par la guerre. Ils se rapprochent de plus en plus d’une civilisation humaine, mais , selon la cosmogonie grecque ils finiront par s’entre-tuer jusqu’au dernier.
Pauline Bayle pousse une vision pessimiste de la guerre, comme une esthétique et une occupation incontournable des hommes. Sa mise en scène épurée et le jeu en tension des acteurs fait retour de la question de la guerre. La guerre est comme un processus qui s’impose aux hommes par la volonté des dieux. Elle est ce qui soutient les êtres. Les hommes ont été créés pour divertir les dieux. Il guerroient tandis que les dieux soutiennent les uns puis les autres à la manière de suporters d’équipes de
football.
Le choix de mélanger les genres où Andromaque est jouée par un homme, Achille par une femme, attrape l’androgynie d’une jeunesse actuelle et rompt avec une lecture souvent machiste de la tragédie grecque. Au delà, à l’endroit où le désir de guerre est enfoui, au plus profond de la psyché des hommes, là où les corps sont en jeu se confondent la vie et la mort, chute la différence des sexes.
Pauline Bayle restitue parfaitement ce biais. Les corps sont en scène. Elle est servie par une troupe de jeunes acteurs définitivement talentueuse. Bravo appuyé à Florent Dorin, Alex Fondja et Charlotte Van Bervesselès.
A ne pas rater, jusqu’au 12 janvier.
(SPOILER : happening au début du spectacle unique)
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