Josiane Balasko, que l’on aime tant en particulier dans tous ses rôles comiques, s’essaye dans le rôle tragique d’une femme abîmée. Elle s’est saisie d’un texte de Simone de Beauvoir, un monologue issu du recueil de nouvelles « La femme rompue ».
En pleine nuit d’insomnie une femme se présente à nous. Elle a vécu le suicide de sa fille, un divorce puis a perdu la garde de son fils. Abandonnée de tous elle passe le Nouvel An seule. Une question se pose à elle comme une évidence : à quoi bon continuer ? Elle fait le bilan de sa vie, se souvient des épreuves traversées. Scrupuleuse et légèrement phobique elle va lentement se fissurer devant nous dans un acting qui voudrait se comprendre entre une séance d’auto-analyse et un délire paranoïde. Elle culpabilise bien sûr mais elle a appris à se défendre contre le sort, contre son ex mari, elle sait qu’il lui faut, pour tenir, insulter la vie, le ciel et la terre entière.
Qui mieux que Balasko manie l’injure sans vulgarité avec grâce et humanité? Il n’empêche.
Cette immense comédienne rate son sujet car si elle nous raconte les traumatismes de son personnage, elle n’en fait rien sauf à nous faire entendre une colère non médiée et une suite de griefs lancés à l’existence même. Josiane Balasko dont on connait et reconnait habituellement la puissance de jeu riche de décalages et de faux semblants joue Josiane Balasko, nous sommes ravis d’être là avec elle, son personnage en est quitte pour avoir manqué et la description de l’angoisse et la leçon de vie que le texte avait certainement la prétention de nous donner.
Visuel : © Pascal Victor
La Femme Rompue, textes de Simone de Beauvoir
Mise en scène Hélène Fillières
Lumières Eric Soyer
Costumes Laurence Struz
Scénographie Jérémy Streliski
Création musicale Mako
Assistante à la mise en scène Sandra Choquet
Remerciements à Muriel Huster
Avec Josiane Balasko
dommage d’écrire à propos de théâtre et de littérature pour être publié, tout en faisant tant de fautes d’orthographe! (il suffit de se faire relire pour éviter le reproche …)
S.Rocher