David Lescot propose lors des Théâtrales Charles Dullin la reprise de son désormais si célèbre conte théâtral pour enfant craintif en 3D et en milles émotions.
La scénographie de François Gautier Lafaye s’opère autour d’une table-coffre faisant fonction de plateau équipée de trappes, d’autres tables et de chaises escamotables. C’est dans cet espace gigogne que le héros à la façon d’une docu-fiction intimiste va nous raconter son histoire et partager ses sentiments avec le public, essentiellement constitué d’enfants de primaire.
Le héros a dix ans et demi. A la fin de l’été il entrera en sixième et il s’inquiète. Cet inconnu le terrorise. Et il est mal, très mal même. Il a peur, trop peur. Sa mère lui propose de rencontrer un garçon de quatorze ans à qui il va pouvoir poser toutes les questions sur l’école secondaire. Le garçon n’est pas rassurant et notre héros décide de redoubler. Mais rien n’est aussi simple et bientôt il faudra accepter l’épreuve de cette première étape de maturité.
Le propos touche juste et les sentiments ambivalents de notre héros vis à vis de l’école, de sa sœur et des adultes sont merveilleusement explorés. Sa peur est dite, mimée et jouée, ce qui constitue le point d’ancrage puissant avec le public. Un public conquis. En effet, il en est des chroniques de théâtre plus aisée que d’autres. Lorsque par exemple l’enthousiasme du public est facilement mesurable. Ici la mesure est sonore. Les rires des enfants tout au long de la pièce sont une cure de jouvence pour les accompagnants et ramasse en un long éclat de rire tout ce que ce papier veut dire.
J’ai trop peur de David Lescot
Crédit photo : ©Christophe Raynaud de Lage