Mon Isménie d’Eugène Labiche au Poche Montparnasse, un guignol bourgeois délicieux

Daniel Mesguich étonne encore; sans snobisme ni mépris, il monte pour la première fois un amusement signé Labiche. Sans décor, mais avec moult objets, accessoires et chansons, il emmène son public dans une bouffonnerie bourgeoise complice, délicieuse et hilarante. Le boulevard est désormais celui du Montparnasse.

En province, à Chateauroux un père, Monsieur Vancouver, entend sans l’accepter que sa fille de vingt-quatre ans veuille se marier et donc le quitter. Il va  accueillir chaque prétendu avec une névrotique envie de saboter la rencontre, nous dirons aujourd’hui le date. Lorsque le  fantasque et inquiétant Dardenboeuf se présente, la tante Galathée, vieille fille fortunée et désinhibée, va défendre sa candidature.

Chez Labiche, point de sous texte savant ou de psychologisations gênantes. Les personnages sont au premier degré, foncièrement humains, donc simplement complexes. Les envies de vivre, d’aimer et d’être aimé sont assumées sans dilemme. Chacun court après son désir et les égoïsmes s’entrechoquent souvent avec cruauté parfois avec panache, tandis que la gaieté s’alterne à grande vitesse avec la folie douce.

Daniel Mesguich épouse le trait à l’extrême; ses personnages sont à la façon d’un guignol sculptés au couteau, chacun habité par son unique projet. Et son extrémisme fonctionne.  Sophie Forte truculente, Alice Eulry bluffante, Frederic Cuif, impayable et Frédéric Souterelle, grand-guignolesque, poussent le jeu au maximum, enchaînent les clowneries, les chansons et les adresses au public. Guano en De Dardenboeuf est bluffant. Ils sont géniaux. Les gags de mise en scène s’intriquent avec les gags du texte. Le public fait résonner la salle de ses rires, il se sent bien sans prétention. 

 

 

Mon Isménie

D’Eugéne Labiche

Mis en scène Daniel Mesguich

Théâtre du Poche Montparnasse

à Partir du 14 Janvier

du mardi au samedi 21h00

le dimanche à 17H30

 

 

Crédit Photos : ©Pascal Gely

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