Théâtre

L’Odeur des azalées m’a subitement fait suffoquer au Studio Hébertot

Sophie Cottin a écrit un texte sur un phénomène effrayant et jamais abordé au théâtre, celui des personnes qui disparaissent volontairement. Elle a imaginé un récit-conjuration extrêmement humain qui, sous la direction de Raphaëlle Cambray, nous offre un moment joyeux de théâtre pour deux comédiennes formidables.

Chacun est libre de circuler et donc de disparaitre  

Chacun est libre de circuler et donc de disparaitre, énoncent les article 1 et 4 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Dans un petit studio, loin du monde et des regards, Hélène coule des jours paisibles, jusqu’au jour où la jeune Félicité, sa voisine, cherche à tout prix à sympathiser avec elle. On pressent qu’il y a un mystère, un secret que garde en elle cette fleuriste sans attaches, allergique aux azalées, passionnée d’Agatha Christie et qui prétend écrire un livre sur l’art floral. En miroir, il y a un autre mystère chez Félicité qui semble secrètement blessée, un peu paumée et qui veut conquérir Paris. Entre ces deux femmes, une solide amitié va lentement s’installer, un amour pudique aussi.  Au fil des rencontres, les secrets et les mensonges vont apparaître. Leur nouvelle relation saura, à l’épreuve des dévoilements, construire le salut.

Une jolie et optimiste comédie romantique

Cette comédie romantique qui respecte les lois du genre et le mélo, aux accents d’un patriarcat désuet, vient parfois surprendre. Sauf que Anne Canovas et Kim Schwarck sont absolument fantastiques de vérité. Le motif littéraire du miroir est porté avec brio par les deux comédiennes qui entrent en résonance. L’intrigue tient grâce à leur jeu. Et l’histoire reste actuelle, contemporaine, dans l’air du temps. On s’identifie à l’une puis à l’autre avec une question qui ne nous quitte pas : qu’aurions-nous fait à leur place ? Et qui a le droit de faire quoi ? 

Un très bon moment de théâtre contemporain.

 

L’Odeur des azalées m’a subitement fait suffoquer
De Sophie Cottin
Mis en scène par Raphaëlle Cambray
Avec Anne Canovas et Kim Schwarck
Scénographie : Sophie Jacob
Lumières : Laurent Béal
Musique : Raphaël Sanchez

Durée 1H10

Studio Hebertot 

Crédit Photo Affiche 

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