Un bon Job à la Manufacture des abbesses

Stéphane Robelin a écrit un texte loufoque sur les fausses croyances de nos contemporains autour du burn-out. La théâtralisation d’une psychologie de cuisine servie par une troupe de comédiens impliqués constitue un excellent choix.

Un fou pour prendre la porte la dégonde pour partir avec.

L’auteur explique : je  souhaitais aborder une nouvelle thématique ancrée dans le monde du travail, quelque chose qui aborde la charge mentale et l’aliénation des actifs .. le théâtre me permettrait davantage d’investir le champ de l’absurde.

Ainsi, Stéphane Robelin s’amuse avec le concept de charge mentale. Par l’absurde, il veut confondre la chose avec ce que l’on dit d’elle. Il nous fait croire à la littéralité de la métaphore charge mentale et rebondit sur la notion de surcharge mentale qui se mesurerait sur une balance. Il rompt avec la psychologie élémentaire et substitue à la teneur des paroles entendues qui elle seule produit du stress,  le volume de ces mêmes paroles dont un poids imagé renvoie au mot charge. Il remplace la qualité qui peut être source d’anxiété par la quantité.

Au loin on aura reconnu certains discours qui considèrent le travail comme délétère. On ne sait trancher sur le propos de l’auteur. La pièce serait un manifeste qu’elle  manquerait de discernement. Elle sera plutôt une farce. 

La pièce est elle une farce sociale?

Elle nous fait alors rire beaucoup. L’héroïne Johana croit à l’expression charge mentale et décide pour s’en libérer de  s’offrir les services d’un homme à penser, d’un double qui viendrait soulager sa balance qui plie sous le poids. Cet employé à domicile va apprendre à penser comme elle pour la remplacer en toutes circonstances : dans le business qu’elle gère depuis chez elle, comme dans la gestion des problèmes familiaux. Johana s’explique : Le pâtissier fait des gâteaux à votre place, l’esthéticienne s’occupe de vos poils, la femme de ménage cure vos chiottes mais que quelqu’un puisse penser à votre place pour vous éviter le burn-out, alors ça quelle horreur ! 

Dans le rôle de Johana, cette femme totalement convaincue que la charge mentale existe et qu’elle peut être partagée en deux,  il fallait une comédienne brillante. Sophie Vonlanthen est absolument formidable. Ses partenaires, Lionel Nakache, Juliette Marcaillou, Philippe Chaine et Tom Robelin sont merveilleux de sincérité, et de talent. Ils accompagnent et soutiennent la comédienne qui interprète en tension ce personnage impérial et déjanté, drôle et touchant.

La pièce est un très bon moment de théâtre. 

 

Un Bon Job

Texte et mise en scène de Stéphane Robelin

Interprété par Sophie Vonlanthen, Lionel Nakache, Juliette Marcaillou, Philippe Chaine et Tom Robelin

A partir du 17 novembre à la Manufacture des Abbesses

Jeudi, vendredi et samedi à 21h, dimanche à 17h

Visuel Affiche

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