Bonnes vacances

Merci à tous les présents pour la dernière édition 2022/ 2023 de L’autre scène (.org) avec les formidables Pinter de Ludovic Lagarde. Notez la prochaine date : je vous donne rendez-vous le dimanche 3 septembre en matinée pour un bord plateau autour de Madame la rabbine Delphine Horvilleur et sa pièce, il n’a pas de Ajar. La pièce se jouera à l’Atelier.

Argument

L’autrice est conteuse et rabbin, elle manipule l’humour juif avec un raffinement rageur. Delphine Horvilleur, après Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts (éditions Grasset), compose pour le théâtre le monologue éclaté du fils imaginaire de l’écrivain Romain Gary et d’Émile Ajar, lui-même double fictif du premier. Abraham Ajar, rejeton inventé de l’auteur de La Vie devant soi, alias Gary/Ajar, s’exprime depuis sa cave, son « trou juif ».

Il se fait python ou souris blanche, maître ou esclave, femme ou homme, chrétien, juif ou musulman. Il se découvre à la fois lui-même et mille autres, miroir de théâtre planté face à nos inconscients. Johanna Nizard incarne cet enfant du siècle, être indéfinissable, qui désamorce les tensions identitaires, dans un monde et un temps qui les exacerbent toutes.

NOTE D’INTENTION

Il y a plusieurs années de cela j’avais proposé qu’on place une nouvelle fête dans nos calendriers civils et religieux. Aux côtés de la Pâques (chrétienne ou juive), je souhaitais voir figurer une fête de « pas que », une journée par an où l’on se souviendrait qu’on n’est « pas que »…
Pas que juif, pas que musulman ou chrétien, pas que français, pas qu’homme ou femme. Tandis que nous étouffons sous les assignations communautaires, les obsessions identitaires, et tout ce qui nous enferme avec « les nôtres », il m’est soudain apparu qu’un homme détenait une clé pour nous faire penser. Cet homme s’appelle Ajar, à moins que cela ne soit pas son nom et qu’il n’ait jamais existé.

Il est l’homme qui n’est jamais « que » ce qu’il dit qu’il est.
Est-il l’auteur ou la victime d’une manipulation littéraire ? J’ai imaginé que cet homme/fiction littéraire avait donné naissance à un être qui nous parle aujourd’hui : de politique et de religion, de la force de la littérature ou de la vulnérabilité de nos narcissismes.
Ajar nous rappelle une évidence : nous sommes les enfants des livres que nous avons lus et des histoires qu’on nous a racontées, bien plus que de nos identités d’origine. Voici le monologue d’un homme qui a lieu dans ma tête ou dans la vôtre, et nous dit qu’on n’est pas « que nous »

Que voir au Festival d’Avignon Off 2023 : nos conseils pour un bon festival – Le Podcast du 23/06/23

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Merci cher David, j’y serai si tu nous dit comment procéder sur le whatsapp.

    Je serai là fin juillet au cas où. Bises et à bientôt, Dominique

    Dominique Cohen Hadria 9 rue Lapeyrère 75018 Paris

    +33 6 85 07 04 74 domidebo@gmail.com

  2. David C dit :

    Merci David pour le magnifique programme de cette belle année et ces beaux moments partagés !

    Bonnes vacances!

    David