Conçu à partir d’enquêtes menées auprès de femmes de tous âges sur la place des femmes dans l’espace public, L la nuit de Jana Klein avance à mi-chemin entre théâtre documentaire et western urbain pour mieux nous entraîner dans le sillon d’une trajectoire d’émancipation féminine et de changement de regard.
Jana Klein est une comédienne puissante et tendre à la fois. À partir de paroles recueillies dans des banlieues, elle propose de modifier le paradigme des identifications pour mieux préparer le terrain à devenir les héroïnes de demain. Dans une sorte de western urbain, plantée au milieu d’une cité, une femme, forte et attachante, prend la parole pour s’affranchir du regard masculin et inventer sa propre épopée : celle d’une fille qui voulait être Clint Eastwood et rencontre Calamity Jane.
Le sujet est sensible, touchy. Parler de la condition des femmes dans les banlieues exige des pincettes lexicales et grammaticales. Cependant, Jana Klein a su écrire un texte clairvoyant, pénétrant, courageux et si poétique, si chargé d’espoir que la question est devant nous vivante. Le moment est pastoral et édifiant.
Bravo à la comédienne d’avoir embrassé un sujet clivant avec une sensibilité vertueuse.
David Rofé-Sarfati pour Toutelaculture.com
Crédit Photo Lucie Jean
